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Ateneo Republicano du Limousin
29 avril 2010

La nada

NadaNé en 1963 à Rennes dans une famille ouvrière, installé aujourd'hui en Normandie, Jean-Claude Tardif a publié quelques livres de poèmes dont De la vie lente (La Dragonne, 1999), Nuitamment (Cadex, 2001) et des récits : L'homme de peu (La Dragonne, 2002), Louve peut-être (La Dragonne, 2005) et Les jours père (La Dragonne, 2009)           www.ladragonne.com









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« De qTardifuoi souffrent-ils ? De quoi ont-ils encore peur, ces morts qui sont un peu les miens ? Ils me le disent parfois quand souffle le vent, mais les haies de lauriers étouffent leurs voix comme la terre étouffait celle de la Catalogne. Cette voix chaude et soudain trop rouge. Rouge de ce silence sur les chemises blanches de la jeunesse, de ma jeunesse. Ils sont là ! Eux mes frères, garçons bouchers, charpentiers ou maquereaux, tous ceux qui pensaient leurs peaux trop claires pour porter le feu et le plomb par les chemins. L'un après l'autre ils se sont couchés au hasard de la route, de la barricade ou du pavé, les yeux étonnés. Ils sont là et partout éparpillés le long de ma mémoire, de ma langue, du bleuté de mes veines. »

Ainsi parle Antonio, le grand-père républicain exilé sur les côtes de Bretagne et, à travers lui, l'instituteur exécuté au petit jour sur la place du village, Pilar dans le printemps gitan, Doña Lobos la bienveillante déracinée, Gerda Taro la pequena rubia, compagne du photographe Robert Capa, morte à 27 ans à Brunete en 1937... Ainsi l'auteur donne t-il une voix à la multitude des hommes et des femmes qui furent sacrifiés en Espagne par la guerre civile dont la mémoire ne parvient pas toujours à démêler la grandeur de l'horreur.


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